Pour premier article de ce blog, j’ai choisis de revenir sur l’épisode orageux qui s’est déroulé durant la nuit du 6 au 7 août 2013, au dessus de Clermont-Ferrand. Après plusieurs supercellules ayant traversé l’Allier et le nord du Puy de Dôme dans la journée et les jours précédents, de beaux orages étaient prévus sur la Limagne. Ceux d’entres-vous qui me connaissent savent à quel point je suis friand de beaux clichés de foudre. Je décide donc de me positionner sur la colline de Chanturgue. Une amorce supercellulaire prend jour au dessus de la ville, mais ne parviendra pas à atteindre le stade de la maturité.
Mon ami Sébastien, avec qui je suis au téléphone, continue de me décrire l’évolution de la cellule alors que je suis pris sous le déluge. Je préfère redescendre en centre-ville afin de m’abriter. Mais là, de véritables ruisseaux se sont formés en quelques minutes sur la route.Je décide de ne pas emprunter les voies les plus basses, la gravité étant impitoyable. Il est environ 23h.
J’en profite pour réaliser quelques clichés des rues englouties par les hydrométéores qui essayent de ruisseler jusqu’aux canalisations. Mais celles-ci s’engorgent, et leurs refusent l’accès, comme sur cette photo prise Avenue de Bergougnan, préférant les projeter dans les airs.
J’arrive plus tard rue des Pradelles, point traditionnellement bas et gorgé d’eau. L’eau est déjà redescendue. Mais dans certains avaloirs, elle jaillit sous forme de geyser à plus de deux mètres de haut !
Je reprends la route, pour monter sur les hauteurs. Je m’arrête sur le belvédère bien connu des clermontois, route de la baraque. J’y croise plusieurs photographes, dont Anthony, qui sont là pour les mêmes raisons que moi, la foudre !
On installe le matériel, on l’empacte bien pour le préserver de la pluie, dans un emballage à base de sac plastique et de pince à linge. Mon 35m f/2 est couvert de buée. Je le remplace par le 24-105mm f/4, mais la frontale est vite recouverte par de fines gouttelettes. Quitte à être à 24mm, je décide de sortir mon 24mm f/3.5 TS-E. Pas pour la bascule et le décentrement, mais pour sa qualité d’image à couper le souffle.
Au dessus de nous, depuis déjà plusieurs heures, nous avons affaire à un stroboscope ! Des flashs viennent illuminer le ciel clermontois environ toutes les dizaines de secondes. Photographiquement parlant, c’est très frustrant, car il s’agit d’éclair intranuageux. Puis tout d’un coup sortent plusieurs impacts dans la zone que je visais ! Ma soirée est réussie.
Je rentre chez moi à 1h du matin, détrempé évidemment après cette nuit aqueuse, mais très heureux d’avoir pu réaliser ce cliché.